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La Ferme de la Paturelle
- Jean-Michel et Lucie Sauvage
- Courcelles-le-Comte (62)
- Grandes cultures
- 64 hectares 100% bio
Jean-Michel et Lucie, paysans engagés
“L’agriculture est une terre d’accueil”
A Courcelles-le-Comte, près d’Arras, on retrouve Jean-Michel Sauvage et sa fille Lucie, associée depuis 2020 sur l’exploitation. Jean-Michel se définit comme un “paysan engagé”. Syndiqué depuis sa sortie d’école à la Confédération Paysanne, il milite pour une agriculture paysanne et la défense de ses travailleurs. Pour Jean-Michel : “le problème n’est pas technique, il est politique… la reconnaissance des travailleurs paysans et salariés. Le constat est édifiant : il y avait 1,6 Millions de paysans en 1983, nous sommes 400 000 aujourd’hui et nous serons 200 000 demain…“
Sur 60 hectares, Jean-Michel cultive des oignons, des carottes, des pommes de terre, des potimarrons, un peu de blé pour sa sœur installée en bio, et de la luzerne. Lucie s’occupe de la partie maraîchage sur 70 ares. Elle a suivi une formation en maraîchage bio-intensif sur petite surface pour avoir une exploitation à échelle humaine et viable financièrement. A l’année, ils emploient en CDI un couple de marocains qui viennent d’avoir leur papiers français. Ils embauchent également 6 à 8 saisonniers chaque année, principalement des exilés afin de leur permettre d’avoir un emploi et donc d’engager une procédure de régularisation. Sur les travailleurs embauchés, ils sont 6 à avoir obtenu leurs papiers. Pour Jean-Michel : “L’agriculture est une terre d’accueil”.
2000
Début de la culture de légumes sur l’exploitation et conversion à l’Agriculture Bio
2005
Ferme 100% bio
2010
Adhésion à Norabio
2013
Lucie rejoint l’exploitation en tant que salariée
2020
Lucie devient associée de l’exploitation
Jean-Michel aime son métier et “la dimension vivante de la terre qu’il travaille”.
Dans un contexte de réchauffement climatique et de sécheresses à répétition, alors que l’ONU alerte sur une crise de l’eau “imminente”, nous devons repenser nos pratiques agricoles. L’eau est un bien commun essentiel à la vie. Jean-Michel en est convaincu : “On a besoin d’eau pour produire, mais il y a des pratiques qui permettent d’avoir une gestion raisonnée de l’eau”.
Sur leur exploitation, ils ont planté des haies pour retenir l’eau, éviter l’érosion et faciliter l’infiltration. Ils utilisent aussi des couverts végétaux comme de la féverole ou du seigle : “Le racinaire va affiner la terre, stocker de l’eau et de la matière organique. C’est de la gestion de l’eau en amont”. Évidemment même avec ces techniques, impossible d’arriver à une “irrigation zéro”. Jean-Michel a deux forages qui alimentent une bassine de 1000 m3. Quand un besoin d’irrigation se fait sentir, ils le font uniquement la nuit et quand il n’y a pas de vent, ce qui évite une évaporation de l’eau immédiate avec la chaleur et un éparpillement. Sur la partie maraîchage, Lucie limite également sa consommation d’eau : “dans les jardins, on a paillé et on utilise du goutte-à-goutte pour l’irrigation”.
Malgré les difficultés bien présentes et même s’ils pourraient faire encore mieux sur l’exploitation, Jean-Michel aime son métier et “la dimension vivante de la terre qu’il travaille”.